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CONTRE LE PROJET DE LIAISON RD 120 - RN 122

Un projet destructeur et sans justification aucune

Le projet de construction d’une nouvelle route départementale (voie rapide de 2 x 2 voies de 6 kms environ), reliant la RD 120 à la RN 122 entre les lieux-dits La Sablière et Les Quatre Chemins, a été évoqué et mis à l’étude en 2009.


Il a récemment été relancé par la Direction des Routes Départementales du Cantal qui en a localement fait état le 2 avril 2021, pour un budget estimé à trente millions d’euros. Ce projet suscite aujourd’hui de nombreuses réactions très négatives et les parties prenantes locales viennent d’horizons très divers (exploitants agricoles, habitants, militants écologiques, associations de chasseurs, propriétaires, journalistes).

NOTRE COMBAT: Actualités

NON A UN PROJET OBSOLETE !

Ce projet est ancien. Né voilà plus de dix ans, il aurait pour conséquence de bouleverser et de défigurer un paysage de terres agricoles, de fermes, de burons, d’anciennes granges, de demeures historiques classées, sans aucun bénéfice économique mesurable.


Il se situe désormais bien loin des priorités actuelles en faveur de la lutte pour l’environnement et la préservation des paysages et des sites.

La Convention Européenne du Paysage ratifiée en 2006 et la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 8 août 2016, ont été notamment reprises conjointement par la région Auvergne-Rhône-Alpes et le Ministère de la Transition écologique et solidaire à travers de multiples avancées (par exemple la formulation d’Objectifs de Qualité Paysagère) depuis 2018.

Encore plus récemment, la Convention Citoyenne du Climat affirme, elle, clairement : « Notre ambition est de lutter contre l’artificialisation des sols de manière beaucoup plus efficace pour ralentir le rythme de consommation d’hectares de pleine terre d’ici à 2040. » La Loi Climat en cours de discussion vient à nouveau rappeler cette obligation politique.

NON A UN PROJET ANTI-AGRICOLE !

Ce projet détruirait plus de trente hectares de terres agricoles. Après avoir été amputées significativement une dizaine d’exploitations seraient coupées en deux avec un fonctionnement définitivement et gravement perturbé.


Il aurait pour nécessaire conséquence la construction de nombreux ouvrages afin de permettre le passage des troupeaux, des tracteurs et engins agricoles. Avec à la clé des obstacles quotidiens et des complications permanentes pour les exploitants concernés, et un renchérissement substantiel du coût du projet.


Ce projet survient après la création de la zone de la Sablière qui a déjà consommé 30 ha, celle de la zone d’Esban juste à côté, 25 ha, la construction de la déviation de la N122 (déviation de Sansac), 25 ha dont une partie sur la même commune d’Ytrac. Plus semble-t-il un projet de ZAC Esban 2 pour une vingtaine d’hectares.


Rappelons qu’entre 2009 et 2017, ce sont près de 1000 hectares de terres agricoles qui ont déjà disparu dans le Cantal. Il est impératif de donner un coup d’arrêt à l’entreprise systématique de bétonisation des surfaces agricoles par étapes, alors même que la préservation des espaces agricoles en Europe, et particulièrement en France, devient une priorité, dans un monde où la population à nourrir ne cesse de croître.


Détruire pour encore bétonner plus de trente hectares de terres agricoles de qualité va à l’encontre des annonces du Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de son soutien réaffirmé au secteur agricole et à l’élevage en particulier (« On ne gardera pas d’agriculture ici si on ne se protège pas. », Laurent Wauquiez, 12 octobre 2020).

NON A UN PROJET ANTI-ECOLOGIQUE !

Outre les terres agricoles, le tronçon envisagé traverse un terroir entièrement classé « zone hydrologique sensible ». Elle se situe à proximité de zones boisées peuplées de mammifères (chevreuils, etc.), et d’oiseaux, parmi lesquels des rapaces nocturnes protégés.


Or, comme le souligne le schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET) : entre 2006 et 2012, la perte d’espaces agricoles, en participant à l’augmentation de la surface artificialisée, a progressivement conduit à l’isolement des espèces et à une urbanisation linéaire qui fragmente les continuités écologiques, et accélère le déclin des écosystèmes.


L’expérience historique passée, dans la même zone géographique, montre que, dans les années 2000, le simple élargissement de la route menant de Belbex à la RD18, a eu pour effet l’assèchement d’étangs – ils figurent encore aujourd’hui sur les cartes bien qu’ils aient totalement disparu – ainsi qu’une importante modification des écoulements d’eau sur l’ensemble du versant de la colline de Belbex allant des Cinq Arbres à Dandayne. Ceci montre que l’impact hydrologique du nouvel ouvrage serait hélas inévitable.


Par ailleurs, à l’heure où toutes les mesures réglementaires visent à réduire l’impact écologique du transport (limitations de vitesse, taxe carbone, hausse du diesel), créer inutilement une nouvelle route de six kilomètres de long (en augmentant d’autant l’emprise géographique de son impact) semble une aberration environnementale.

NON A UN PROJET INUTILE ET UNE GABEGIE ECONOMIQUE !

Les seules justifications présentées actuellement pour ce projet semblent être :

  • d’accélérer le trafic entre la ville de Mauriac et le sud du département, vers Maurs et Toulouse

  • de réduire la densité du trafic en périphérie d’Aurillac à certaines heures.


Au regard de ces arguments, le principe du projet ne présente qu’un intérêt extrêmement limité, voire nul :

  • Mauriac est une petite ville de 3600 habitants (qui a perdu 15% de sa population en 20 ans), et la route vers Toulouse ne passe pas par Aurillac. Les calculs montrent qu’une telle déviation pourrait faire gagner au maximum entre deux et trois minutes sur le trajet Mauriac-Maurs, seul itinéraire longue distance concerné par la déviation.

  • Les principaux axes de trafic qui traversent Aurillac sont ceux qui vont vers le Nord et Clermont-Ferrand, vers l’Est ou vers le Sud. Accélérer le contournement d’Aurillac, alors que la ville se dépeuple et se désindustrialise, n’est pas une priorité. Envisager de le faire sur l’axe le moins fréquenté a encore moins de sens.

  • Et si par extraordinaire il fallait faciliter cet axe, l’amélioration du réseau routier actuel constituerait une solution infiniment moins destructrice et beaucoup moins coûteuse.


Il est manifeste que les arguments avancés sont largement insuffisants pour justifier la construction de cette route, qui pour le Cantal s’apparente à une autoroute (2 x 2 voies !), et pour engager un budget de 30 millions d’euros (hors dépassements, hélas souvent systématiques) – alors même que d’autres priorités d’infrastructures sont réclamées par la population du Cantal (voir points suivants).

NON A UN PROJET PEU DÉMOCRATIQUE ! OUI AUX VRAIES PRIORITÉS !

Il ne faudrait pas que la seule utilité de cette route, imaginée il y a douze ans, soit finalement de desservir le nouveau centre commercial de la Sablière, accélérant la dévitalisation de la ville d’Aurillac et de ses commerces.


Les habitants du bassin aurillacois n’auraient-ils pas plus à gagner à une redynamisation du centre-ville historique et à la préservation du patrimoine paysager aux portes de l’agglomération ? Ont-ils vraiment intérêt à ce qu’un budget important soit alloué à un projet inutile et destructeur de patrimoine, alors même que d’autres chantiers routiers sont prioritaires dans le Cantal.


Entre 2008 et 2014, les départements français ont réduit de 29 % leurs dépenses routières. Dans le même temps, l’État a réduit ses dotations aux collectivités. La manne budgétaire est un bien rare qui devrait être prioritairement orienté vers l’entretien et la réfection des voies et routes départementales existantes. Une nouvelle route générerait des dépenses supplémentaires d’entretien alors même que le département ne parvient pas assurer le suivi du réseau actuel. 

Au seul niveau local, on peut relever :

  • l’affaissement de la D990 vers Raulhac,

  • l’éboulement sur la D922 à Rouffilange,

  • le glissement d'environ 300 000 m3 de terre sur la RD 16 coupée depuis 2016 !

  • L’affaissement de la D17 construite sur une décharge vers St Julien de Jordanne,

  • Et en ayant une vision plus globale : le vrai désenclavement d’Aurillac et l’amélioration des conditions d’accès aux axes autoroutiers vers Massiac (accès A71).

Inutile, anti-agricole et anti-écologique, terriblement coûteux, le projet de liaison RD 120 - RN 122 est donc un projet dépassé avant même de voir le jour, qui cristallise déjà de nombreux mécontentements. Il convient d’en rediriger les budgets vers les véritables priorités et enjeux à long terme.


Il serait regrettable que 30 millions d’euros soient ainsi dépensés pour un projet d’infrastructure délétère, sans bénéfice à court ou long terme, dans un département en plein déclin démographique, et qui a vu son enclavement renforcé par la réduction dramatique des dessertes ferroviaires.


Un patrimoine agricole à protéger et un exceptionnel patrimoine paysager à fort potentiel touristique sont des richesses essentielles et autant d’atouts pour construire l’avenir.


Ce projet les menace de manière irréversible

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